‘La face cachée du nu’ avec le peintre Eric Bourdon

L’exposition des photographies de Dorine Roussel (Rousdine) avec les modèles Laetitia, et Eric Bourdon, du 16 au 23 mai 2008 à l’Esupcom (École Supérieure de Communication) de Lille, a été l’aboutissement de deux séances photo de body painting, réalisées en 2007 et 2008.

Par l’application directe de la peinture sur le corps, le bodypainting permet de réaliser une peinture du corps humain dégagée du processus ou de la performance de la copie du modèle propre à la peinture traditionnelle (avant l'apparition de la photographie). S’emparant du corps lui-même,  le bodypainting révèle à même la peau la puissance expressive et archaïque de la Peinture.

La photographie de body painting permet de résoudre l’inconvénient propre à la peinture corporelle : son caractère éphémère. Elle fixe en mémoire un travail spécifiquement pictural qui sinon tomberait dans l'oubli une fois réalisé. Elle prend ainsi en charge tout ce qui relève de l'exercice de représentation du corps, à travers son travail spécifiquement photographique.

Le corps humain est sans aucun doute le sujet le plus intéressant dans la peinture classique, la source la plus grande de créativité visuelle, plus qu’aucun paysage, animal, ou végétal. À travers la peinture corporelle, c’est le portrait le plus expressif possible de la réalité qui est peint, le réel à son meilleur niveau. Et s’il ne s’agit pas de copier ou d'imiter le réel, mais bien de le peindre à même la peau (en laissant le travail de représentation à la photographie), nous avons également un travail qui, bien qu’encore porté sur le réel, est purement pictural.

Esupcom (École Supérieure de Communication) a organisé à Lille l’exposition intitulée "La face cachée du nu" qui réunissait plusieurs artistes, du 16 au 23 mai 2008, dans le cadre de son 'TAF' ('Très Artistique Festival'). La "face cachée du nu" a plusieurs interprétations possibles, mais elle faisait surtout référence à des manières non habituelles d’explorer le thème du nu, et de mettre le nu encore plus "à nu", plus expressif et recherché que le "nu" ordinaire...

Dans le cas des photographies de Dorine Roussel, le nu était aussi trompeur, car caché par la peinture. Là aussi la photo rejoint la peinture, où il n’y a après tout jamais vraiment eu de nu, mais seulement des couches de peinture... L’ensemble est un travail de rencontre et de communication aussi bien entre corps et décor, qu’entre peinture et photographie.