« Un gros cochon rose »
Chapitre 1 du roman thriller d’Eric Bourdon Les Clarificateurs,
paru en 2012 aux Editions de la Méduse à Lille.

[ Lire le prologue du roman d’Eric Bourdon Les Clarificateurs ]

 

chochon rose

          « L’information doit être contrôlée !! Il n’est pas normal que sur Internet circulent toutes sortes d’informations contradic­toires sur lesquelles nous n’avons aucune prise… » Tous, autour de Mike et devant l’écran de l’ordinateur portable sur lequel passait la vidéo, laissaient largement transparaître leur joie. Le journaliste qui s’exprimait sur le plateau de télé d’un débat politique poursuivait d’un ton franchement autoritaire :

          « À titre personnel, je supporte sans réserve l’indispen­sable élaboration d’un système de contrôle international, par lequel les imbécillités et les diffamations que l’on trouve un peu partout sur Internet, c’est-à-dire un espace ouvert au grand public, puissent être rectifiées ; que l’on puisse enfin agir dessus ! Aujourd’hui, tout le monde peut lire et écrire n’importe quoi sans contrôle, rendez-vous compte ! L’animateur du débat finit par l’interrompre :

          – Mais qui peut prétendre, mon cher Franz, qui peut prétendre assurer une meilleure information qu’un autre ?
          – Mais enfin, vous le savez bien, reprit-il plus furieux que jamais, aujourd’hui le gage d’une bonne information qui s’appuie sur des sources fiables, c’est le métier, la profession de journaliste, vous en êtes un vous-même !
          – Oui, je vous taquine, je sais bien, je vous pousse dans vos retranchements, c’est aussi mon, notre métier…

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Prologue du roman thriller d’Eric Bourdon Les Clarificateurs,
paru en 2012 aux Editions de la Méduse à Lille.

 

chinese-icon

          Lorsque Chang termina son exposé fastidieux, cette expression admirative qui avait le don d’irriter Mike refit surface sans prévenir. C’est en levant les yeux au ciel devant son petit auditoire que Chang, d’un ton béat qui contractait déjà à distance les mâchoires de son collègue, commença ses remerciements au Fondateur :
          « Enfin, je ne peux m’arrêter sans encore une fois remercier Notre-maître-à-tous de nous avoir apporté sa sainte technologie et de nous avoir dit que les portes de nos âmes ne sont fermées que de l’intérieur… »

          C’en fut alors trop pour Mike qui, assis devant lui, expira d’un coup tout l’air de ses poumons en secouant violemment la tête de gauche à droite. Lorsqu’il se retourna, il fixa du regard une auditrice qu’il ne connaissait pas encore et, d’une voix encore plus élogieuse que celle de Chang, il reprit :
          « Notre-maître-à-tous a dit aussi, lors de son dernier voyage en Chine : Le problème avec la Chine, c’est qu’il y a trop de Chine­toques ici ! »

          Est-ce le rire étouffé de Brad, son voisin de gauche, ou bien la tête livide que faisait Chang lorsque Mike lui refit face, qui lui fit prendre conscience de son écart ? En tout cas, le « Ooops… » qu’il prononça lui-même spontanément était bien plus grave qu’il n’en avait l’air.

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     Retrouvez les sculptures captivées et captivantes de Fanny Leurent (terre cuite), et mes peintures acryliques à l’exposition ‘Art et Création Universels’, Ferme du Gauquier, 49 rue Gambetta à Lys-lez-Lannoy. C’est tout ce week-end des 19 et 20 octobre de 10h à 18h !…

 

fanny leurent art et création

 

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Le cerveau du paréidoliste

Publié le 14-07-2013 par Eric Bourdon | Commenter
Catégorie(s) : Analyses, Dessin  


temporal lobe
 
 

     Le lobe temporal est cette zone du cerveau que vous utilisez pour imaginer des personnages dans les nuages (« paréidolie » classique), pour reconnaître des visages familiers, des objets, des lieux, des mots, et créer du sens à partir d’un contenu visuel flou. À l’occasion vous pouvez aussi la mobiliser… pour dessiner, en transformant par exemple des gribouillis sans aucun sens en petits personnages comiques. Utile ou ludique, le lobe temporal droit a son équivalent à gauche, même si leurs fonctions ne sont pas exactement dupliquables – plus complémentaires qu’identiques…

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     Initiée dès 1892 par l’intellectuel sioniste Max Nordau, et développée par les nazis dans les années 20, la théorie de l’art « dégénéré » était l’application à l’art d’une vision culturelle proclamant et dramatisant le déclin de la société. En 1937, une grande « exposition d’art dégénéré » organisée par le régime nazi à Munich pour stigmatiser l’art moderne connaîtra un tel succès populaire que Joseph Goebbels (ministre de la propagande), exaspéré, n’aura d’autre choix que de la faire fermer…

 
Pablo Picasso femme écrivant

 

     Alors que Nordau dénonçait à la fin du siècle précédent le mépris pour les « valeurs traditionnelles des usages et de la moralité », mépris généré autant que reflété par l’art, les nazis reprochaient à l’art de s’éloigner de la norme psychologique, sociale et visuelle d’un art dit « héroïque » en accord avec la « beauté classique ». Goebbels affirmait également que la création artistique devait « se maintenir dans les limites qui lui sont inspirées par une notion d’essence politique et non par une notion d’essence artistique » (cf Lionel Richard, Nazisme et Littérature, F. Maspéro, p.47).

     En 2007, le cardinal allemand (catholique) Joachim Meisner fera scandale en employant à nouveau l’expression d’art « dégénéré » à propos de l’art « qui se sépare de la religion »

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   L’affiche de l’exposition lilloise « Aux Portes du Fantastique », à la Galerie Schèmes. Expo à Lille jusqu’au 17 novembre. Affiche à diffuser librement… (cliquer sur l’image à 60Ko pour avoir le grand format à 400Ko). Création Chimère (Fabien Revoy, graphiste webdesigner intégrateur). Une fantastique exposition d’artistes internationaux, en partenariat avec la banque Barclays. Peintures, sculptures, costumes médiévaux, totems, masques… vous y attendent !

affiche fantastique Schèmes 2
 

 

    À la galerie Schèmes, Denis Bisch ‘The Peintre Normal’ reformule à grands coups de pinceaux spontanés le débat non résolu entre la normalité et l’effervescence hyper-créatrice. Un vernissage très réussi, hier après-midi à Lille, pour une exposition de portraits qui doit normalement durer jusqu’au 5 octobre.

 

Denis Bisch peintre normal portraits
 

Denis Bisch The Peintre
est un amphibole des temps modernes
Sa carapace légère dissimule une profonde envie de chorizo
Pour lui l’expression du fond des entrailles s’explose par
grands traits anarchico organisationnels

(extrait du site normal de Denis Bisch)

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collectionneur
 

Le collectionneur est un créateur essayant (comme l’a si bien dit F. Lugt*) de bâtir un tout cohérent et par là capable de faire œuvre originale.

(Michel Melot, Revue de l’Art, n° 21)

 

* Frits Lugt (historien d’art et collectionneur néerlandais) : « Chaque vrai collectionneur porte en lui l’âme d’un bâtisseur, il veut édifier un tout cohérent, son goût en garantit la valeur ».

 
 

Photo : La chambre d’art [ou « cabinet d’amateur », galerie…] de Cornelis van der Geest (De kunstkamer van Cornelis van der Geest), par l’artiste peintre baroque flamand Willem van Haecht. Peinture à l’huile sur bois, 99 x 129.5 cm, 1628.

 

 

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