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     Un enfant comme tous les enfants, unique… Entre les parents angoissés, l’association familiale pour les victimes, et la secte totalitaire, qui l’emportera ?…

     Où sont les bons, les brutes et les truands ?…

     C’est à un voyage au cœur d’une association anti-sectes, et au bout de l’angoisse parentale, que vous invite Eric Bourdon dans cette nouvelle version ebook de son roman thriller Les Voleurs d’Enfant. Avec Clarck et Mary Jannings, un couple de parents heureux et sans histoire du Massachusetts, entrez dans l’univers d’une association contre les sectes pour tenter de libérer le jeune Mike, leur enfant unique, victime selon eux d’une emprise maléfique et manipulatrice… Et découvrir, peut-être, que la lutte acharnée contre l’oppression sectaire peut très vite prendre la forme même, comme dans un miroir grossissant, de son ennemi déclaré…



« Les Voleurs d’Enfant » par Eric Bourdon | roman secte livre
Téléchargement gratuit [PDF 1,2Mo]




     Cette version 2020 en ebook du thriller psychologique Les Voleurs d’Enfant d’Eric Bourdon est le texte révisé du livre publié en 2006 aux Éditions de la Méduse à Lille. Un roman qui avait reçu l’année suivante le diplôme d’honneur du 9ème Concours International de Littérature de l’association artistique et littéraire nivernaise « Regards » (le diplôme d’honneur est un diplôme hors catégorie, le jury n’ayant pas prévu de récompenser les romans cette année-là).




Roman Les Voleurs d’Enfant – Une secte contre les sectes…



RÉSUMÉ DU ROMAN

LES VOLEURS D’ENFANT



     Lorsque Clarck Jannings apprend que son fils unique, Mike, est parti dans l’épouvantable secte des ‘Clarificateurs’, la réalité prend pour lui l’allure d’un véritable cauchemar.

     Mais lorsqu’il entre dans une association familiale de lutte contre les sectes, Clarck trouve enfin une parole réconfortante : il pourra récupérer son enfant ! Et aussi recruter d’autres parents qui travailleront avec lui pour stopper l’inquiétante multiplication des disparitions…

     C’est alors que Miss Horseface, directrice rigide de l’association AAAVR, lui révèle les fondements mystiques de sa bataille acharnée contre les sectes. Des théories qui le fascinent de plus en plus, et qui donnent enfin un sens à la douleur qui le submerge.

     Comme le dit Miss Horseface, les sectes se cachent toujours là où on ne les attend pas…




Sectes et enfants : autres romans sur ces thèmes…



     Autres romans à noter sur le sectarisme en lien avec l’enfant : des romans sur les enfants dans les sectes, ou sur les sectes en général mais dont le thème est fortement lié à celui de l’enfance, des enfants, des adolescents ou des jeunes adultes…

     Par ordre de présentation sur cette page (cliquez sur les liens pour un accès direct) :


Secte, sectarisme, dérive sectaire : les jugements au faciès
Avant-propos sur la non-définition très pratique du mot ‘secte’…


Secte : un mot d’enfant ?
Ou un mot d’adultes immatures ?…
Livre : Trop de Chance, une fiction d’Hélène Vignal (Rouergue, 2007)


Une adolescente dans une ‘secte’ criminelle
L’amalgame entre secte et criminalité
Livre : The Girls, un roman d’Emma Cline (La Table Ronde, 2016)
En lien avec Charles Manson / La Famille Manson / Sharon Tate


Des enfants heureux dans une secte ?
L’entretien de la stigmatisation par la littérature
Livre : Hantises, roman de Laurie R. King (Éditions Ramsay, 2003)


Secte (?) Les Enfants de Dieu : un roman autobiographique
Pédophilie : une indignation à géométrie (très) variable…
Livre : Jamais sans mes soeurs, récit autobiographique de Celeste Jones, Kristina Jones et Juliana Buhring (K & B Editions, 2008)
En lien avec David Brandt Berg / Les Enfants de Dieu / La Famille Internationale / Eglise catholique


Enfant et secte dans un roman inspiré… d’un vrai mensonge
Tout ce qu’on peut faire à un groupe labellisé ‘secte’…
Livre : Par le feu, roman de Will Hill (Éditions Casterman, 2019)
En lien avec David Koresh / Communauté des Davidiens / Waco


Un roman sur un enfant dans une secte ! Ou pas du tout ?…
Finalement… peu importent les discours : la secte, c’est les autres !
Livre : Résurgences, le roman fantastique d’Emmanuelle Maia
(Éditions Nuit d’Avril, 2006)


Ces sectes qui clonent des enfants !…
Le plus drôle (de loin) pour la fin : la sectophobie ridiculisée
Livre : Petit frère, un roman de Christophe Lambert (Mango, 2003)
En lien avec Raël / Mouvement Raëlien


Sectes, enfance, adolescence, jeunes adultes : autres romans…
Petit fourzytout littéraire
UN(e)SECTE, thriller de Maxime Chattam
Les fils de George, roman de Manu Causse
Le monde attend derrière la porte, roman de Pascale Maret
Captive, roman de Fabien Clavel
(…)


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Secte, sectarisme, dérive sectaire : les jugements au faciès



     L’appellation de ‘secte’ associée, dans les résumés et livres cités plus bas sur cette page, à différentes communautés existantes ou ayant existé, n’engage que les auteurs et éditeurs. Le mot ‘secte’, très médiatisé, n’a aucune définition juridique. C’est une interprétation purement subjective et/ou émotionnelle, et par conséquent une source inépuisable d’inspiration en littérature…

     Par ailleurs, dans le monde réel, les mouvements religieux minoritaires ont depuis toujours rejeté l’usage médiatique du terme ‘secte’ à leur égard, dénonçant une pure et simple chasse aux sorcières, et l’hypocrisie d’une discrimination arbitraire entre les « bonnes » religions ou groupes de pensée, et les religions qui seraient « illégitimes ».



     L’absence de définition du mot ‘secte’ crée un vide qui peut être rempli par toutes les peurs et rumeurs, tous les préjugés et fantasmes de passage. Un vide qui peut être instrumentalisé, à l’occasion, par toutes sortes d’acteurs et pour toutes sortes de motifs.

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     Le terme maudit, tel l’épée de Damoclès, peut ainsi s’abattre sans prévenir sur toute communauté spirituelle qui déplaît, à n’importe quel moment, sans aucune justification et « sans autre forme de procès ». Le mot ‘secte’ nétant pas défini, il est aussi très compliqué d’engager des poursuites pour diffamation lorsqu’il est utilisé.



     L’adjectif ‘sectaire’, caractéristique du nom ‘secte’ auquel il se rapporte, n’est pas plus défini juridiquement, ni le ‘sectarisme’, ni la nouvelle expression ‘dérive sectaire’ censée signifier « dérive caractéristique d’une secte » et qui n’a fait en l’absence d’une définition du mot ‘secte’ que rendre les choses encore plus floues, arbitraires et incompréhensibles.

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     Tout au plus a-t-on des « critères » nébuleux d’une dérive sectaire, sorte de gloubi-boulga fait d’un mélange de comportements possiblement délictueux qui sont déjà traités par les tribunaux, d’indices de non-conformisme social, de jugements de valeur totalement subjectifs… Critères de déviance dont la liste varie selon les saisons et selon les sources et qui pourraient s’appliquer à bien d’autres choses qu’à des mouvements religieux. Des indices de ‘dérives sectaires’ qui sont en résumé les « critères possibles d’une dérive caractéristique de ce qu’on a pas su (ou pas voulu) définir »…

     On ne retient finalement que l’idée de la ‘dérive’, ce qui suggère un ‘ordre’ par rapport auquel on pourrait ‘dériver’ ; mais un ordre de quelle nature ? Et un ordre décidé par qui ? Mystère. Peut-être s’agit-il de l’ORDRE en général : la pensée unique, le conservatisme, la tradition, les intérêts du pouvoir établi, l’immobilisme… la peur ? Peur de la différence ou du changement, de la remise en question du système ?

     Et toujours, aucun critère de bien-pensance ou de conformisme social, pas plus que les expressions dérivées du mot ‘secte’ d’origine, n’a la moindre valeur juridique. Ce qui n’empêche pas les mouvements antisectes de continuer à utiliser obsessivement, comme un TOC, le mot ‘secte’ dans leurs discours.


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     Catherine Picard, membre de la Franc-maçonnerie, était également la dirigeante entre 2004 et 2019 de l’UNADFI ou Union Nationale des ADFI (Association de Défense de la Famille et de l’Individu). L’UNADFI est la principale « association » antisectes en France, subventionnée à plus de 97% par les finances publiques puisqu’elle n’est jamais parvenue à associer grand monde en réalité et donc, intéressant paradoxe, à bénéficier d’un véritable soutien du public…

     L’ancienne présidente des ADFI s’est notoirement fait connaître pour cet aveu hallucinant sur la non-définition du mot ‘secte’ (rapporté par la revue Le Cri du Contribuable n°45 du 22 mars 2008) : « Nous avons décidé de dire qu’il ne faut pas définir. Parce que la définition du terme secte, qui en France, n’est pas défini juridiquement, permettrait aux mouvements sectaires de sortir du cadre de la définition. » CQFD. (George Orwell aurait adoré!)


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Secte : un mot d’enfant ? Le roman Trop de Chance



Trop de Chance, une fiction d’Hélène Vignal (Le Rouergue, 2007)

On lui dit qu’elle a beaucoup de chance de vivre dans une famille pas comme les autres. Mais petit à petit, une fillette de dix ans commence à se poser la question interdite : et si ses parents appartenaient à une secte ?

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     La première phrase du résumé du roman Trop de Chance (sur le site de l’éditeur, Amazon et la Fnac) est plutôt engageante : « On lui dit qu’elle a beaucoup de chance de vivre dans une famille pas comme les autres »… On imagine aussitôt les parents anxieux qui cultivent, pour compenser, une très haute idée d’eux-mêmes ainsi qu’une vision continuellement critique des autres familles. Pas les parents dont on rêverait… Une « famille » asphyxiante qui doit au contraire donner à leurs enfants l’envie de rêver à la simple « famille comme les autres » qu’ils ne connaîtront jamais. Ni maintenant ni plus tard, d’ailleurs, si jamais ces enfants ont la malchance d’intégrer et de reproduire, en grandissant, le fameux schéma familial avec ce fardeau d’une vision automatiquement critique et méprisante des « autres ». Bonne chance !…


Un mot d’enfant ?


     Le titre du roman d’Hélène Vignal Trop de Chance, est une expression typique d’un très jeune enfant : il transporte aussitôt le lecteur dans l’univers de l’enfance. Mais ce qui aurait pu déboucher sur un roman faisant une exploration intéressante de problématiques familiales prend alors une autre tournure.

     La fillette de 10 ans en vient à se demander si ses parents « appartiennent à une secte ». Et là, ça colle plus… On est éjecté de l’univers des enfants pour se retrouver catapulté dans celui de l’idéologie antisectes. Car lorsqu’on voit les contorsions sémantiques auxquelles se livrent des adultes pour tenter de définir (sans y parvenir!) ce que pourrait bien être une « secte », on a vraiment du mal à imaginer un enfant de 10 ans jouer lui aussi avec ce concept tordu au possible.

     Un enfant de 10 ans utilisant un mot qui dans son usage médiatique actuel prétend opérer la subtile différence entre une religion à laquelle on adhèrerait librement et une religion à laquelle on adhèrerait parce qu’on serait « manipulé » ? Un enfant de 10 ans appréhendant, questionnant, soupesant les problématiques de la manipulation mentale, de la dérive sectaire, de l’emprise ou de l’embrigadement ?… L’utilisation du mot ‘secte’ n’a rien de naturel, ni à cet âge-là ni d’ailleurs à aucun autre. C’est une fille de 10 ans qui semble, étrangement, avoir la tête d’une femme qui aurait déjà « un certain âge »… Un monstre, un enfant à qui on voudrait faire endosser contre nature un certain type de vocabulaire, de discours et d’idées promus par les adultes torturés, et bien plus souvent seniors que trentenaires, de la très étroite mouvance antisectes…

     On imagine plutôt les enfants de cet âge en tout début de rébellion face à leurs parents jouer avec des fantasmes du type « mes parents ne sont pas mes vrais parents, j’ai été adopté(e) » ou bien « en vrai je suis un(e) extra-terrestre » (ouais, trop de chance !). Ou encore dans un registre plus sombre en vouloir à leurs parents au point de les haïr voire de les insulter intérieurement, et préparer leur(s) vengeance(s) un peu dans le style de Vipère au poing, le roman bien connu d’Hervé Bazin. Dans Vipère au poing, les enfants qui détestent une mère cruelle, peu aimante et qui leur rend la vie impossible, décident alors de la surnommer « Folcoche », contraction de Folle et de Cochonne. Ils gravent partout où ils le peuvent des VF rituels, signifiant « Vengeance à Folcoche »…

     Et en fin de compte, n’est-ce pas précisement ce qui se passe ici ? Car le mot ‘secte’, dans la bouche d’un enfant de 10 ans qui commence à se rebeller, ne peut avoir qu’une seule fonction. Qui est bien naturellement d’envoyer ses parents « se faire voir » dans l’univers du bizarre, de l’étrange (ou n’importe quel autre univers, peu importe, du moment qu’ils aillent s’y faire voir !…) à l’intérieur duquel l’enfant les isole pour arriver à s’en séparer au moins symboliquement. Il s’agit pour l’enfant de condamner ses parents à être définis comme a-normaux. Il s’agit de leur mettre une étiquette avec le mot ‘secte’ sur le front parce que l’enfant l’a entendu à la télé et qu’il a juste compris que ce mot résonnait comme une condamnation sociale, une mise à l’index, une forme de mépris ou d’insulte dont il a besoin et dont il se sert opportunément pour créer une distance entre lui et ses parents, mais sans qu’il saisisse quoi que ce soit de son éventuelle signification réelle.


Ou un mot d’adultes immatures ?…


     La vérité, paraît-il, sort de la bouche des enfants. On comprend qu’il soit tentant alors de leur faire dire n’importe quoi. De les manipuler comme des marionettes et de leur faire porter des discours et des jugements qui leur sont étrangers. Mais en faisant adopter à un enfant de 10 ans, dans un roman, le vocabulaire typique des antisectes, on n’associe pas d’une manière positive et pédagogique le monde de l’enfance à celui de l’anti-sectarisme, ça sonne juste horriblement faux. Au contraire, on illustre le fait que le langage des antisectes, et les concepts que les associations antisectes cultivent, ne dépassent pas en réalité l’âge mental et émotionnel d’un enfant (fictif) de 10 ans, ni même celui d’un enfant de 2 ans…

     Le mot ‘secte’, dans son usage polémique contemporain, n’est pas compréhensible parce qu’il n’y a rien à y comprendre. Un bébé peut en saisir tout le sens qu’il faut en saisir. C’est juste un mot de cour de récréation, un mot fait pour rejeter, pour blesser, pour exclure et stigmatiser, même pas un « mot », juste une interjection, une éructation, un rot…


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Une ado dans une ‘secte’ criminelle. Roman The Girls



The Girls, fiction d’Emma Cline (Éditions de La Table ronde, 2016)

Nord de la Californie, fin des années 1960. Evie Boyd, quatorze ans, vit seule avec sa mère. Fille unique et mal dans sa peau, elle n’a que Connie, son amie d’enfance. Lorsqu’une dispute les sépare au début de l’été, Evie se tourne vers un groupe de filles dont la liberté, les tenues débraillées et l’atmosphère d’abandon qui les entoure la fascinent. Elle tombe sous la coupe de Suzanne, l’aînée de cette bande, et se laisse entraîner dans le cercle d’une secte et de son leader charismatique, Russell. Caché dans les collines, leur ranch est aussi étrange que délabré, mais, aux yeux de l’adolescente, il est exotique, électrique, et elle veut à tout prix s’y faire accepter.


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     Premier roman d’Emma Cline, inspiré de l’histoire criminelle de la « Famille Manson », une communauté hippie dirigée par Charles Manson. La Famille Manson s’est fait connaître en Californie vers la fin des années soixante pour toute une série de vols et de violences, et surtout pour le meurtre de l’actrice Sharon Tate et de sept autres personnes en juillet et août 1969.

     The Girls, le roman d’Emma Cline, fait allusion au meurtre de Sharon Tate, mais il n’y amènera pas le lecteur. L’affaire Manson n’est qu’une toile de fond. Le criminel en chef, Russell, avatar de Charles Manson, reste en retrait. Il s’efface devant l’histoire de ses ‘girls’, une bande de filles « libres » mais sales, violentes, et voleuses, qui exécutent ses crimes.

     Evie est un enfant qui s’ennuie, une adolescente de quatorze ans mal dans sa peau et, comme d’autres enfants, délaissée par ses parents divorcés qui cherchent à refaire leur vie. Captivée par une des filles du groupe, elle va faire des choses insensées pour s’y faire accepter. L’écriture est belle, c’est un roman sur la transition entre la fin de l’enfance et l’âge adulte, sur l’adolescence en recherche de modèles et tout ce qu’on est capable de faire à cet âge pour attirer l’attention, appartenir à un groupe, se faire désirer et se faire aimer.



     Cela dit, côté scénario, comme le note James Wood dans The New Yorker (30 mai 2016), le lien avec l’histoire du meurtre de Sharon Tate apparaît peu justifié. Les crimes de Charles Manson nous disent peu de choses sur les questions du passage des enfants à l’âge adulte, l’adolescence elle-même ou la place de la femme dans la société contemporaine. Les premières pages qui relatent le crime font juste office de ‘teaser’ pour le reste du roman… Bref, l’auteure aurait pu s’en passer sans que la qualité et l’intérêt de son roman s’en trouvent diminués.

     Mais y a-t-il aussi la moindre justification à parler de ‘secte’ lorsqu’il ne s’agit que d’une bande de marginaux drogués et ultra-violents ? Quel est le lien entre le gang de criminel(le)s sordides de Charles Manson qui assassinèrent de seize coups de baïonnette Sharon Tate, enceinte de huit mois et demi, avant d’écrire avec son sang le mot ‘PIG’ (‘PORC’) sur le mur et la porte de sa maison, et les groupes spirituels minoritaires habituellement qualifiés de sectes dans les médias ? Si ce n’est, peut-être, que nombre de ces groupes ont comme la Famille Manson un « leader charismatique », ce qui en soi n’a rien d’illégal, ni de mal. Il s’agissait bien plutôt pour Emma Cline d’utiliser le mot secte à la mode pour « donner du sel », s’il en fallait, à l’histoire avec un mot fourre-tout qui accroche…

     On le voit là aussi avec ce roman, le fait que le mot ‘secte’ n’ait pas de définition précise, pas de nature déterminée, pas de contours, entraîne un amalgame entre des groupes qui n’ont absolument rien à voir les uns avec les autres. Un amalgame qui, bien évidemment, tire tout le monde vers le bas.

      Avec pour conséquence, dans la perception populaire, la criminalisation des nouveaux mouvements religieux mino-ritaires, et leur association dans l’imaginaire collectif avec le pire du pire, avec l’inhumain, avec l’impensable et la barbarie à son dernier degré lorsque ces minorités spirituelles sont désignées comme ‘sectes’ par le gouvernement, les médias ou les groupuscules antisectes…


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Des enfants heureux dans une secte ? Le roman Hantises



     Evidemment, il faut que ce soit une illusion. Pensée unique oblige. Lorsque Anne Waverly, l’héroïne du roman Hantises de Laurie R. King, trouve des enfants heureux, des enfants en bonne santé et bien élevés au sein d’un mouvement religieux alternatif, il faut que ces enfants soient « anormalement » bien élevés, et sûrement tout aussi anormalement heureux ou en bonne santé. Apathiques. Et leur communauté « suspecte », malgré que les autorités locales vantent les mérites de leur école…

     Hantises ou l’entretien de la stigmatisation par la littérature ? Ne jetons pas la pierre à l’écrivaine : si Laurie R. King avait raconté l’histoire d’un de ces innombrables enfants heureux, en bonne santé et « normalement » bien élevés dans les nouveaux mouvements religieux réels (nul besoin de fiction), aurait-elle trouvé un éditeur ?…


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Hantises, livre de Laurie R. King (Éditions Ramsay, 2003)

Très peu de gens savent qu’Anne Waverly, éminente professeur à l’université, a involontairement causé, dix-huit ans auparavant, la mort de son mari et de sa fillette âgée de sept ans. Bien moins encore savent que sa spécialité universitaire – les mouvements religieux alternatifs – a fait d’elle un brillant agent du FBI. À quatre reprises, elle a infiltré des communautés suspectes, exorcisant ainsi ses propres hantises de perte et de carnage. Elle commence seulement à reprendre goût à la vie et n’a aucune intention d’accepter une nouvelle mission… Jusqu’au jour où on lui remet des informations sur la secte Change. Installée en Arizona, cette communauté, qui se targue d’accueillir des enfants maltraités, a ouvert une école dont les autorités locales vantent les mérites. Des visiteurs de passage ont trouvé les élèves heureux et en bonne santé, certes… mais anormalement bien élevés. Apathiques. Il n’en faut pas davantage à Anne pour se décider à enquêter. Elle se plonge dans les traités d’ésotérisme et d’alchimie, les grimoires consacrés à la pierre philosophale, pour confondre cette secte où, sous une fausse identité, elle réussit à se faire admettre. Tandis qu’elle tente de déchiffrer les arcanes de la rigoureuse hiérarchie du lieu, Anne se rapproche de deux enfants qui y ont été recueillis : la cadette Dulcie, timide et silencieuse, ressemble si fort à la petite fille qu’elle a perdue…


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Secte (?) Les Enfants de Dieu : un roman autobiographique



Jamais sans mes soeurs, récit autobiographique à trois mains de Celeste Jones, Kristina Jones et Juliana Buhring (K & B Editions, 2008)

Elles n’ont que trois ans, et pourtant Juliana, Céleste et Kristina connaissent l’horreur au sein de la secte dans laquelle elles sont éduquées, « les Enfants de Dieu ». Sous couvert de les protéger et de leur transmettre leurs dogmes, les « Gardiens » de la secte, qui les séparent de leurs parents, les punissent très sévèrement et les initient à la sexualité dès leur plus jeune âge. Elles sont conduites de pays en pays sous de fausses identités, contraintes de participer à des orgies et sont victimes de viols. Si leur mère, accablée par la culpabilité, finit par s’enfuir avec Kristina, les deux autres filles n’ont recouvré que très tard la liberté. Elles témoignent ici de leur calvaire au sein de cette organisation qui, tout en prônant des valeurs altruistes, ont fait vivre à ces jeunes filles, comme à nombre d’autres enfants, un véritable enfer. Le témoignage bouleversant d’une jeunesse sacrifiée et d’un difficile combat pour se reconstruire.


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La couverture de livre la plus trash de l’histoire de l’édition ?


     Pour rappel, les affirmations et généralisations contenues dans le résumé ou sur la couverture du livre n’engagent que les auteures et/ou leur éditeur.

     Si on ne veut présumer la mauvaise foi (ni la culpabilité) de personne, on notera pourtant que la volonté de vendre à tout prix en misant sur le pire est la priorité manifeste de l’éditeur. La présentation du livre à la manière de la presse people à sensation et des pires tabloïds à scandale rend peu service aux auteures et à leur crédibilité… De plus, quel genre de lecteur est la cible réelle de l’éditeur…?


     Les Enfants de Dieu est un mouvement chrétien évangéliste créé par l’ancien pasteur David Brandt Berg en Californie en 1968. La communauté des Enfants de Dieu est aujourd’hui connue sous le nom de La Famille Internationale. Les auteures de Jamais sans mes soeurs témoignent, comme par ailleurs l’écrivaine italienne Amoreena Winkler, de faits de pédophilie à l’intérieur de ce groupe dans les années 80-90.

     L’un des sites officiels de La Famille Internationale (davidberg.org) affirme que David Brandt Berg a rétracté ses spéculations théologiques les plus controversées à propos de la sexualité vers la fin des années 80, et que ces écrits ont été invalidés et retirés de la circulation. David Berg est mort au Portugal en 1994.

     La Famille Internationale (ex-Enfants de Dieu) n’a pas bénéficié du même traitement médiatique extraordinairement complaisant que l’Eglise catholique dont les scandales de pédophilie n’ont cessé jusqu’à ce jour, et qui a cherché en tant qu’organisation (voir entre autres le fameux rapport du Comité des Nations Unies sur les droits de l’enfant de 2014) à étouffer les affaires et à protéger des criminels et sa propre réputation, au détriment de plusieurs dizaines de milliers d’enfants victimes. On ne parle pourtant jamais de l’Eglise catholique comme d’une ‘secte pédophile’…


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Enfant et secte dans un roman inspiré… d’un vrai mensonge



Par le feu, roman de Will Hill (Éditions Casterman, 2019)

Avant, elle vivait derrière la clôture. Elle n’avait pas le droit de quitter la Base. Ni de parler à qui que ce soit. Parce que Père John contrôlait tout et qu’il établissait des règles. Lui désobéir pouvait avoir des conséquences terribles. Puis il y a eu les mensonges de Père John. Puis il y a eu le feu… Inspiré par l’histoire vraie de la secte Waco, Par le feu est un grand roman sur la folie des hommes et le courage d’une adolescente.

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Ou par le faux ?…


     « Inspiré par l’histoire vraie de la secte Waco »… C’est tout dire puisque bien malin qui connaît l’ « histoire vraie » de la secte « Waco ». C’est donc sur la base de la version officielle de la police que Will Hill élabore son roman Par le Feu autour de l’histoire émouvante d’une adolescente prise dans le piège horrible de la dangereuse secte et de son gourou délirant. Pour le reste, « circulez y’a rien à voir »…

     Pourtant, si des enfants de Waco ont pleuré, c’est bien plus à cause des gazs lacrymogènes répandus par le FBI (mortels pour un enfant, et inflammables) que de la méchanceté d’un gourou. Et c’est bien là la fonction sous-jacente et véritable du roman. En nous endormant avec un conte pour enfant bien dans la ligne de l’idéologie anti-sectes standard, le roman détourne notre attention de la seule et véritable menace, à laquelle il sert d’écran de fumée. Cette fiction conformiste et inutile en elle-même fait vivre le mensonge d’État qui lui sert de cadre et qui n’est pas remis en question. Et pourtant, ce mensonge, et même ce tissu de mensonges, personne ne se risque plus sérieusement aujourd’hui à le défendre ! Sur quelle planète l’auteur a-t-il vécu ces vingt dernières années ? Ou dans quelle étrange ‘secte’ coupée du monde de l’information ?…


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Le Centre du Mont Carmel en flammes, près de Waco, Texas
19 avril 1993



     Waco est cette ville du Texas près de laquelle le groupe religieux des Davidiens (secte au sens propre du terme puisque séparé de l’Église adventiste du septième jour) dirigé par David Koresh, avait sa résidence. Celle-ci fut assiégée en 1993 durant 51 jours par les forces de police du Texas, des États-Unis, le FBI et l’armée américaine réunis, au départ en raison de la détention prétendue de plusieurs armes automatiques. Il y aurait trop à dire sur le déroulement du siège, tant chaque élément est contesté par différents acteurs.

     Mais la brutalité insensée des forces de police, leur inaptitude à négocier en douceur avec un groupe connu pour cultiver des théories apocalyptiques, leur préférence incompréhensible pour la démonstration de force et les provocations délibérées (avec hélicoptères militaires, véhicules de combat et 12 chars d’assaut qui simulent des attaques, le harcèlement sonore et lumineux, les gaz lacrymogènes…) y causèrent finalement le massacre d’environ 80 Davidiens dont une vingtaine d’enfants (seulement 9 Davidiens restés à l’intérieur de la résidence en flammes furent épargnés), ainsi que la mort de 4 agents du gouvernement sur près d’un millier (causée soit par les Davidiens dans une situation de légitime défense manifeste, soit par les propres tirs des hélicoptères).

     Bill Clinton se dira « furieux contre lui-même » d’avoir donné son accord au raid, qui restera l’intervention policière la plus stupide et la plus meurtrière de l’histoire des États-Unis, et qui aura altéré en profondeur la relation de confiance entre la population américaine et l’État tout-puissant perçu comme une menace.


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« Le gouvernement n’est pas la raison, il n’est pas l’éloquence,
il est la force ! Comme le feu il est un serviteur dangereux
et un terrible maître ; jamais on ne devrait le laisser agir
un instant d’une manière irresponsable. »


(Citation très longtemps attribuée,
par erreur, à George Washington.)


     La tragédie de Waco est le plus grand rassemblement militaire de l’histoire américaine contre des suspects civils. Elle est aussi le symbole du traitement qu’un gouvernement peut s’autoriser à faire subir à un groupe une fois celui-ci labellisé « secte »…

     Les enfants victimes de sectes ? À voir. Mais s’il faut écrire un vrai roman sur la folie des hommes et le courage des enfants, peut-être pourrait-on prendre comme sujet la folie meurtrière d’un État policier tyrannique, et le courage des enfants mourant sous le feu de ses fusils-mitrailleurs…


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Un roman sur un enfant dans une secte ! Ou pas du tout ?…



Résurgences, roman d’Emmanuelle Maia (Éditions Nuit d’Avril, 2006)

Julia Cordier est une gosse semblable aux autres. En apparence, du moins, car elle démontre très tôt des capacités singulières qui ne manquent pas d’étonner ses parents. Des intuitions inexplicables lui permettent parfois de deviner les pensées de son entourage, et de percevoir à distance les souffrances des victimes lors d’un certain 11 septembre… Trois ans plus tard, un étrange épisode provoque la rupture des relations familiales avec René Losserand, le grand-père. La fillette serait-elle, comme le soupçonne sa mère, une « Enfant indigo », un de ces êtres exceptionnels dont la rumeur dit qu’ils sont envoyés, en ce début du 21ème siècle, pour sauver l’humanité ? Devenue une adolescente épanouie bien qu’un peu secrète, Julia a délaissé ses dons, qui ne se réveillent que le jour où un inconnu agresse la jeune fille dans sa chambre. Julia devine alors qu’une entité démoniaque la guette. Et si cette dernière se révélait comme l’ultime espoir d’un monde sur le déclin ? La seule capable d’aider les hommes à surmonter l’effroyable cataclysme qui se prépare et d’insuffler une vague de renouveau dans le cœur d’une humanité à jamais meurtrie ?


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     Avec le roman fantastique Résurgences d’Emmanuelle Maia, c’est le monde de l’édition (et des romans sur les enfants dans les sectes) à l’envers… Julia est une enfant qui n’est semblable aux autres enfants qu’en apparence. L’adolescente de 12 ans est en réalité une « enfant indigo », une âme immortelle douée de prescience, de télépathie, de pouvoirs magiques. Cet enfant de lumière a été envoyé sur terre pour guider l’humanité à travers le cataclysme qui s’approche (ou qui s’approchait, puisque c’était prévu pour 2012). Mais voilà que René Losserand, son grand-père avec lequel tout lien familial a été rompu depuis des années, semble être à nouveau dans les parages. Et suite à une agression par un inconnu, Julia se croit alors poursuivie par une entité démoniaque… Bref, tous les ingrédients de l’histoire classique de secte avec le courageux papy, honteusement diabolisé, qui va sûrement intervenir pour sauver sa petite-fille de la secte idiote et des fantasmes pitoyables dans lequels l’enferme sa maman…

     Eh non : cette fois, c’est le grand-père qui est adepte de l’horrible secte chrétienne « Les Remparts du Christ » et son but est de priver notre monde en déclin de son ultime espoir. Malgré toutes les apparences, Julia n’est pas un enfant atteint d’une forme avancée de schizophrénie paranoïde hallucinatoire, sa secte n’est pas une secte, sa maman n’est pas une vieille foldingue névrosée, Julia est réellement là pour sauver l’humanité. Pour de vrai.

     Le plus intéressant à retenir dans tout ça (sans prétendre que ce soit l’intention de la romancière de nous le montrer) c’est que l’accusation de ‘secte’ peut se retourner absolument dans n’importe quel sens, et ça marche toujours très bien… Finalement, peu importent les discours et l’absurdité de nos propres délires, comme aurait pu le dire Jean-Paul Sartre : la secte, c’est les autres !


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Ces sectes qui clonent des enfants !… Le roman Petit frère



Petit frère, un roman de Christophe Lambert (Mango, 2003)

Fous de douleur après la mort de leur fils David, Andrew et Geena Martin acceptent que leur enfant soit cloné, une pratique interdite par la loi. Réfugiés dans une étrange communauté au milieu du désert, ils découvrent bien vite que le « nouveau » David ne se comporte pas comme leur fils. Mais il est trop tard : ils sont déjà pris dans l’engrenage de la secte qui les a menés jusque-là.

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     Ce Christophe Lambert-là n’est pas non plus celui que vous croyez, il s’agit d’un écrivain de romans dans les genres policier, aventure, fantasy et science-fiction, et non du héros de Highlander (malgré la photo de l’acteur sur le site de la Fnac)…

     L’écrivain Christophe Lambert avait publié début 2002 le roman Clone connexion, dont l’histoire se déroule dans cette région d’Écosse des Highlands (toujours rien à voir avec Highlander, on vous dit…). Pas de chance, c’est fin 2002 que Brigitte Boisselier, la présidente de Clonaid, une société indépendante mais créée à l’origine par le mouvement raëlien, annonce à la presse internationale avoir cloné le premier être humain. Ce qui fait l’effet d’une bombe et tient en haleine les médias du monde entier pendant plusieurs jours n’était en fait qu’un coup de pub qui a réussi bien au-delà des espérances de son auteure…

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     Un coup de pub en inspirant un autre, Christophe Lambert n’attendra que le mois d’août 2003 pour sortir son nouveau roman Petit frère, qui cette fois mélange opportunément le thème du clonage d’un enfant avec celui de la méchante et implacable secte.

     Il s’agit bien sûr d’une fiction, aucune ‘secte’ n’ayant jamais cloné ou tenté de cloner qui que ce soit, ni enfant ni brebis, même s’il est vrai que le mouvement raëlien soutient l’idée du clonage et propose des théories qui ont eu un certain écho sur ce sujet et quelques autres.

     Peu après la publication du roman prophétique Petit frère, la catastrophe pressentie commence à prendre forme dans la réalité. Mais pas dans un petit groupe d’amis tout nus des extraterrestres…


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     C’est le Royaume-Uni qui donne le feu vert au clonage d’embryons humains en août 2004 en délivrant une autorisation « pour la recherche ». En mai 2005, les équipes des professeurs Alison Murdoch et Miodrag Stojkovic, basées à Newcastle, annoncent avoir cloné le premier embryon humain. L’ONU venait d’interdire seulement quelques semaines auparavant, en mars 2005, le clonage des êtres humains, quel que soit le motif, par une déclaration « non contraignante »… Et parmi les pays qui se sont opposés à cette déclaration… la France, le Royaume-Uni… la Chine. Là, ce n’est plus de la fiction.


     Pour en revenir à notre méchante secte qui ne s’est jamais essayée au clonage d’enfants ni de près ni de loin mais qui fait si peur… Claude Vorilhon (alias Raël) décrit la création de la société Clonaid dans un passage de Oui au Clonage Humain, son livre publié un an avant l’annonce par Brigitte Boisselier du premier enfant cloné, au chapitre intitulé La vérité sur Clonaid.com : « J’ai acheté pour quelques dollars (…) une société offshore aux Bahamas déjà appelée « Valiant Venture » afin que le projet soit pris au sérieux. (…) Clonaid.com a fonctionné comme prévu. D’abord, pour une dépense de moins de 3 000 $ nous avons obtenu une couverture médiatique mondiale évaluée à plus de 15 millions de dollars… J’en ris encore… »

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     Dans un article publié le 23 avril 2003, le Boston Globe révélait également que la société n’avait aucune adresse, aucun conseil d’administration, et seulement deux employés.


Le danger des sectes, ou le danger de la peur des sectes ?


     Cerise sur le gâteau, pour bien rester dans le prêchi-prêcha conventionnel contre le danger des ‘sectes’ qui s’en prennent aux enfants c’est bien connu (et c’est écrit dans les journaux), vous trouverez à la fin du roman Petit frère une postface de l’auteur qui vous expliquera les recettes employées par les sectes pour séduire les gens et les contrôler… Comme ça vous saurez.

     Une postface que Christophe Lambert aurait dû adresser en priorité non aux enfants mais à l’ensemble des médias internationaux tombés dans l’hystérie généralisée après l’annonce du vrai faux clonage d’un enfant. Même si ces médias qui en ont fait leur actualité principale plusieurs jours d’affilée disent aujourd’hui n’avoir jamais été dupes…

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     Un canular comme il y en a peu dans l’histoire, qui n’aura finalement fait de mal à personne et n’aura blessé que l’amour-propre des journalistes du monde entier. Mais non sans leur avoir rappelé la priorité de leur profession, qu’ils prétendent pourtant respecter religieusement : vérifier l’information.

     Pour cloner l’expression de William Congreve, l’Enfer n’a pas de fureur qui égale celle des médias qui se sont laissé mener par le bout du nez…


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Sectes, enfance, adolescence : autres romans…



     Autres romans sur la thématique sectaire, anti-sectes ou contre les sectes, le sectarisme…


     On peut noter le roman de Maxime Chattam : UN(e)SECTE, qui a été publié en octobre 2019 aux éditions Albin Michel.


Et si tous les insectes du monde se mettaient soudainement à communiquer entre eux ? A s’organiser ? Nous ne survivrions pas plus de quelques jours. Entre un crime spectaculaire et la disparition inexpliquée d’une jeune femme, les chemins du détective Atticus Gore et de la privée Kat Kordell vont s’entremêler. Et les confronter à une vérité effrayante. Des montagnes de Los Angeles aux bas-fonds de New York, un thriller implacable et documenté qui va vous démanger.

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     Maxime Chattam est l’auteur d’une vingtaine de romans noirs, romans polars et romans thrillers. Le roman UN(e)SECTE de Maxime Chattam est à la fois un polar, un thriller et un roman d’horreur.



     Dans la liste qui suit, quelques romans sectaires et/ou anti-sectaires (selon les sens et les opinions…) en référence à l’enfance, aux enfants dans les sectes, à l’adolescence ou aux jeunes adultes…

     Le fait qu’un livre soit mentionné dans cette liste (représentative des publications courantes sur ce sujet) n’implique aucun soutien ni approbation de son contenu, des thèses et des opinions qui y sont défendues.

     Dans la plupart des cas, la littérature en matière de ‘sectes’ est à sens unique et reflète la sectophobie médiatique et la stigmatisation contemporaine des minorités spirituelles. Il n’existe quasiment aucun roman qui aille à contre-courant de cette pensée unique.

     Il est fascinant d’observer que dans la littérature officielle des ‘grands éditeurs’, il n’existe pas le moindre espace pour la plus petite remise en question, de près ou de loin, de la phobie antisectes. Tous les romans, d’une manière ou d’une autre, ne font qu’alimenter et se nourrir de cette peur. De fait, nous sommes tous dans une sorte de grande ‘secte’.

     Le temps où la littérature osait ‘bousculer’ les idées reçues, ou tout au moins nous inviter à une distance critique et nous donner l’occasion d’en débattre, semble révolu… Il faut vendre et « faire de l’émotionnel », avec pour seuls mots d’ordre :



Victimisation et Stigmatisation





Les fils de George, roman de Manu Causse
(Editions Talents Hauts, 2016)

Le monde attend derrière la porte, roman de Pascale Maret
(Editions Thierry Magnier, 2009)

Captive, roman de Fabien Clavel
(Rageot Editeur, 2015)

Du feu de l’enfer, thriller de Cédric Sire
(Les Presses de la Cité, 2017)

Ils m’ont dit de me taire, récit autobiographique de Nicolas Lecisain
(Michel Lafon, 1998)

Là où tombe la pluie, roman de Catherine Chanter
(Les Escales, 2015)

California girls, livre de Simon Liberati
(Éditions Grasset, 2016)
En lien avec Charles Manson / La Famille Manson / Sharon Tate
Un livre en écho au roman The Girls d’Emma Cline…

Prisonnière de la lune, roman de littérature jeunesse par Monika Feth
(Milan, 2005)

Derrière la grille, roman témoignage de Maude Julien
(Editions Stock, 2014)
En lien avec la Franc-maçonnerie

Purulence, roman autobiographique de Amoreena Winkler
(Ego Comme X, 2009)
En lien avec Les Enfants de Dieu / La Famille Internationale
Un livre en écho au roman Jamais sans mes soeurs de Celeste Jones, Kristina Jones et Juliana Buhring…

Fille de chair, roman autobiographique de Amoreena Winkler
(Ego Comme X, 2014)
En lien avec Les Enfants de Dieu / La Famille Internationale
Un livre en écho au roman Jamais sans mes soeurs de Celeste Jones, Kristina Jones et Juliana Buhring…

Otage du silence, roman témoignage de Myriam Keyzer
(Béliveau Editeur, 2020)

Don’t go back: Les enfants de la douleur, dark romance de Thaïs L.
(Editions Elixyria, 2019)

Dans l’enfer des témoins de Jéhovah,
récit autobiographique de Dany Bouchard
(Editions du Rocher, 2001)

Ainsi battent les coeurs amoureux,
fiction pour jeunes adultes de Lily Haime
(Editions Bragelonne, 2018)

Pour sauver ma fille, récit autobiographique de Marie Joly
(Presses de la Renaissance, 2000)

Mère interdite, lettres de prison de Nathalie Gettliffe
(Michel Lafon, 2007)

Le Contenu du silence, roman de Lucia Etxebarria
(Editions Héloïse d’Ormesson, 2012)



Ils cherchent le paradis, ils ont trouvé l’enfer, roman de Dounia Bouzar
(Editions de l’Atelier, 2014)

Un roman qui explore le versant ‘jihadiste’ de ce qui est présenté comme l’embrigadement ou l’endoctrinement de nombreux enfants ou jeunes gens, dans ce cas pour aller faire la guerre en Syrie contre Bachar el-Assad et Vladimir Poutine. Un phénomène qui a dans les dernières années mis en difficulté les groupes antisectes classiques qui peinent, malgré un affichage plus fantaisiste d’année en année du nombre de leurs ‘victimes’ supposées, à convaincre encore du danger réel des ‘sectes’ ordinaires.
En lien avec Abu Oumma / Al-Nosra / Al-Qaïda / Daesh / Etat islamique / ISIS / ISIL / Salafisme jihadiste





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