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« Pour le Plaisir » / Ben Vautier

 

     Le moteur premier, aujourd’hui, de l’achat d’une œuvre d’art contemporain, c’est… le plaisir ! Les œuvres d’art contemporain suivent en effet la même tendance générale que les autres produits de consommation. Acheter un tableau pour réaliser un investissement financier n’est une motivation que pour une minorité. Le plaisir règne, et il doit être réel, sensible : seul un Français sur 10 se déclare prêt à acheter une œuvre sur Internet…

 
 

     C’est un enseignement majeur à tirer de l’article « Où l’on apprend qu’un Français sur quatre envisage d’acheter de l’art contemporain » sur le site connaissancedesarts.com : l’achat d’une œuvre d’art contemporain est avant tout un « achat plaisir ».

 

     L’article reprenait une enquête commandée en 2017 à l’institut de sondage OpinionWay par la galerie d’art actuel en ligne Artistics, en partenariat avec le magazine Connaissance des Arts :

[…] pour 40 % des sondés l’achat d’une création contemporaine doit avant tout permettre de « se faire plaisir », concept subjectif s’il en est qui ne comprend cependant ni la possibilité d’encourager un artiste prometteur (19 %), ni celle de faire un placement financier (15 %).

 

     Ce qui semble avoir échappé à Connaissance des Arts, et qui apparaît pourtant dans l’infographie d’OpinionWay en marge du même article, ce sont les 21% de sondés pour lesquels la première motivation est de « faire un beau cadeau ». Si on cumule ceux qui veulent se faire plaisir avec ceux qui veulent faire plaisir à un autre, la part du plaisir atteint alors 61% !…

 

     Mais derrière ce principe premier du plaisir, certains critères entrent aussitôt en jeu :

[…] si le principe est souvent irrationnel, les critères du jugement sont, eux, bien aiguisés. On se décidera donc avant tout en fonction du prix de l’œuvre (45 %), mais également de son sujet (25 %), s’il suscite intérêt et compréhension, ainsi que de son adéquation avec sa propre décoration d’intérieur (22 %). La cote de l’artiste n’intéresse, quant à elle, que 9 % des personnes interrogées. Si un prix exorbitant dissuade 68 % des Français d’acheter une œuvre contemporaine, ils seraient cependant prêts à dépenser « sur un coup de cœur » 450 à 1000€ en moyenne.

 

     Le prix du « coup de cœur » évoqué par Connaissance des Arts n’est en rien exagéré, surtout si on se rappelle celui mentionné dix ans plus tôt par LesEchos.fr qui indiquait déjà une somme de 942€ comme budget moyen mensuel de l’ « achat plaisir ». Mais pour la catégorie spécifique de l’acheteur type d’art contemporain, qui dispose de revenus « supérieurs ou égaux à 3500€ par mois », LesEchos.fr nous donnait une moyenne d’achat plaisir encore supérieure, à 1223€.

 

     Enfin, le magazine Connaissance des Arts conclue avec cette enquête indépendante sur l’évident mirage des achats d’œuvres sur le web. Internet n’est pas prêt pour la vente d’œuvres d’art, et ne le sera probablement jamais. Parce qu’un réseau virtuel, aussi perfectionné qu’il soit, sera toujours à la traîne pour transmettre l’expérience d’une œuvre réelle – au point de créer un vrai « coup de cœur » :

 

L’étude d’Opinionway permet enfin de mieux comprendre le rôle à jouer par les plateformes de vente digitales au sein du marché de l’art contemporain. On apprend ainsi que l’achat en ligne constitue encore un canal émergent pour l’achat d’œuvres contemporaines et que seulement un Français sur 10 se déclare prêt à acheter une œuvre sur Internet. La principale raison invoquée pour expliquer ce manque d’enthousiasme n’est autre que l’absence de rapport tangible à l’œuvre ; toutes les reproductions numériques ne pouvant (encore) se substituer à une réelle expérience sensible.

( Citations : Connaissance des Arts, 18 sept. 2017 )

 

 

 

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